Les questions des victimes
Voici quelques questions fréquemment posées par vos pairs. Si vous en avez d’autres, posez-les dans les commentaires en bas de page et nous vous répondrons.
Si vous ne souhaitez pas laisser de commentaires ou vous vous sentez un peu perdu.e, contactez-nous directement.
Pourquoi est-ce je n’arrive pas à en parler ?
Un début de réponse :

Comment prendre conscience que je suis victime ?
De nombreuses personnes qui ont vécu un événement traumatique n’en sont même pas conscientes et ressentent un profond mal-être, de la culpabilité, de la honte, de la tristesse, de la colère, le sentiment d’être sale ou anormal, l’impression de ne pas avoir sa place dans ce monde ou de s’y sentir constamment seul(e), etc.
Il faut apprendre à accepter que l’on n’est pas responsable de ce qui nous est arrivé, que c’est l’agresseur et l’environnement familial dysfonctionnel qui était en cause. Nous n’en sommes que les victimes.
Nous pouvons même nous appeler les survivants de l’inceste, car il a fallu y survivre pendant et après.
Où trouver de l’aide ?
Quelle que soit votre situation, ne restez pas seul(e), et ne gardez pas cela pour vous. Etre accompagné est primordial pour pouvoir ensuite se reconstruire. Pour cela, et suivant l’étape où vous en êtes, vous pouvez faire appel :
– à la police, la gendarmerie (17),
– à votre médecin généraliste,
– aux hôpitaux et cliniques,
– aux organismes (CMP, UAMJ, MECS)
– aux instituts et centres en victimologie et traumatologie
– aux associations d’aide aux victimes
Pour trouver une piste de coordonnées, rendez-vous sur notre annuaire.
Qu’est-ce que le trouble de stress posttraumatique ?
Etat de Stress Post Traumatique / Troubles de Stress Post Traumatique
L’ESPT/TSPT est un trouble réactionnel dont les trois critères de symptômes sont :
Une situation traumatique revécue sous forme de pensées ou de cauchemars récurrents.
Tout ce qui peut déclencher les souvenirs est évité, intentionnellement ou non.
Un sentiment d’anxiété accompagné d’une hypersensibilité à l’environnement et des réactions exagérées.
Troubles de Stress Post Traumatique Complexe
Les traumatismes complexes sont des événements traumatiques multiples et répétés, vécus dans l’enfance, tels que l’exposition à la violence familiale, la violence physique et/ou psychologique, la négligence et l’abandon.
Les conséquences des ces symptômes peuvent être multiples : insomnies, cauchemars, irritabilité, isolement, colère, peur, alcoolisme, dépression, phobies, etc.
Etre conscient de cela est un premier pas, pour comprendre les schémas et mécanismes mis en place, et en vue de s’en défaire pour enfin être soi.
Quels autres symptômes peuvent apparaître ?
La liste non-exhaustive est :
– modification du sens de la vie
– changements négatifs dans les pensées et les émotions, la difficulté à ressentir de la joie
– troubles de la mémoire
– douleurs douleurs chroniques et problèmes de santé
– trouble de la libido
– syndrome dissociatif
– problèmes relationnels et/ou professionnels
– dépression majeure
etc.
Quand est-ce que les troubles apparaissent ?
Le trouble de stress post-traumatique peut apparaître plusieurs mois, voire plusieurs années après les événements. Il se déclenche si la personne doit de nouveau faire face à un événement traumatisant ou un choc émotionnel.
Comment est-ce que je peux m’en sortir ?
Il est bien plus facile de s’en sortir accompagné que seul. Même si l’on a honte, peur de devoir “ressasser” l’événement, si l’on n’a plus confiance dans les autres, si l’on a peur du jugement, ou pour toute autre raison, il est conseillé d’être suivi par un professionnel.
Les thérapies qui semblent faire leurs preuves dans ce domaine sont la TCC et l’EMDR.
Dans certaines situations, des médicaments peuvent être prescrits pour entreprendre et/ou continuer le travail sur soi.
Dans tous les cas, et pour ceux qui sont prêts à se ”dévoiler”, les rencontres de groupe fournissent un soutien et permettent de ne plus se sentir isolé et incompris.
Quel thérapeute et quelle thérapie choisir ?
Les thérapies brèves permettent un mieux être à moindre coût financier, temporel et en un minimum de souffrance. Ceci dit, dans les traumatismes complexes, mêmes les thérapies brèves peuvent s’avérer relativement longues. Quelle que soit la thérapie choisie, assurez-vous qu’elle est officielle, reconnue scientifiquement, et qu’elle ne tombe pas dans une dérive sectaire.
Vous pouvez lire ces articles sur les thérapies et consulter notre page suivi psychologique pour plus de renseignements.
Ces réponses sont succinctes, mais en fouillant sur notre site et dans les articles, vous trouverez des informations plus détaillées.
Dans tous les cas, ne restez pas seul.e.s, entourez-vous de bons soutiens et n’abandonnez pas. Il est possible de s’en sortir et de revivre.
Les questions pour tous
Comprendre les victimes de violences sexuelles
C’est quoi l’inceste ?
Il n’existe pas de définition unique, précise et universelle de l’inceste. On entend parler d’agression/violence/abus sexuel intra-familial ou encore de maltraitance sexuelle au sein de la famille.
Quand un membre de la famille donne ou recherche une stimulation sexuelle non appropriée, avec ou sans contact, sur un enfant mineur qui ne possède ni le développement affectif, ni la maturité, ni les connaissances nécessaires pour réagir adéquatement et librement, alors nous sommes face à de l’inceste.
Il s’agit d’un abus de pouvoir et de confiance. L’agresseur peut également avoir recours à la force ou à la contrainte, sous menace implicite ou explicite.
Qui considère-t-on comme membre de la famille ?
Les 3 degrés majeurs
La famille au premier degré – il existe un lien de consanguinité avec la victime.
La famille au deuxième degré – l’agresseur a une position de responsabilité, d’autorité ou de domination sur l’enfant, comme dans le cas des familles recomposées ou pacsées.
La troisième catégorie – tous ceux qui ont une autorité parentale, tels que des parents adoptifs, tuteurs, etc..
Quelles sont les violences sexuelles ?
Les actes sans contact – les propos sexuels, l’exhibitionnisme, le voyeurisme, la pornographie, etc..
Les actes avec contact – les attouchements sexuels et les caresses, les frottements, la masturbation, le contact oral-génital , ainsi que la pénétration directe ou indirecte, etc…
Pourquoi les victimes ne disent rien ?
Il est très difficile pour les victimes de dévoiler l’inceste, qu’elles soient enfants ou devenues adultes.
L’enfant est encore sous l’emprise de l’agresseur, il n’a pas de point de repère et ne peut comprendre le côté anormal de la situation. Au cours de la scolarisation, il prend conscience que ce qu’il vit n’est pas la norme et peut ressentir une grande solitude. Il se peut qu’il n’y ait pas d’adulte sur qu’il peut compter, ou qu’il ne puisse faire confiance à personne de son entourage. L’abuseur peut aussi exiger le silence, lui dire qu’il démentira et que l’enfant ne sera pas cru, ou même le menacer.
Il est conscient que s’il parle, il y aura des répercussions majeures et qu’il risque d’être séparé de sa fratrie. En général, il a peur des conséquence et peut-être aussi de l’abuseur. Il a aussi peur de faire mal à ceux qui l’entourent et peut avoir peur de leurs réactions.
Dans les cas de violences familiales complexes, un enfant ne développe aucune estime personnelle. Ses sentiments, ses sensations, ses relations aux autres, tout le système de valeurs qu’on lui a inculqué est biaisé. Sa confiance en lui et dans les autres est brisée, d’autant plus si l’agresseur lui a martelé une image négative : tu es nul, tu es insupportable, tu es un bon à rien, etc…
Il peut aussi avoir essayé de se confier à un adulte qui ne savait pas comment réagir, ou qui ne l’a pas cru, et il s’en est trouvé d’autant plus isolé et déconnecté du monde qui l’entoure.
Pourquoi garder le silence aussi longtemps ?
Dans tous les cas, l’enfant grandi avec un sentiment de honte et de culpabilité. Il confond la culpabilité avec la responsabilité. De nombreuses émotions peuvent se développer et les victimes survivent avec beaucoup d’entre elles : tristesse, colère, peurs, phobies, manque de confiance et d’estime de soi, et bien d’autres encore. (voir la section conséquences)
Les raisons du silence sont multiples et particulières à chaque victime. En voici une liste non-exhaustive:
- croyance qu’elles sont seules dans ce cas
- peur de la réaction de leur entourage
- culpabilité d’avoir éprouvé de l’excitation ou du plaisir
- peur des accusations de provocation ou de consentement
- peur des procédures et de se dévoiler aux yeux de tous
- perdues, elles manquent d’information pour savoir où s’adresser, etc…
Qu’arrive-t-il aux enfants qui ont vécu l’inceste ?
La victime de l’inceste durant l’enfance s’est retrouvée face à un proche qui, au lieu de l’aimer et de la protéger, a abusé d’elle et de son être. Elle a subi une torture psychologique et physique, et ce sur plusieurs années, en ce qui concerne la plupart des victimes.
L’inceste est un traumatisme où toute les émotions, tous les sentiments s’entrechoquent. Amour, confiance, honte, colère, peur de l’abandon, peur de l’agresseur, etc.. . Tout se mélange et devient sensation sans n’avoir plus de valeur.
Pourquoi parle-t-on de traumatisme ?
Le traumatisme est une réaction aux violence subies. Le cerveau des enfants étant vulnérable et malléable, les abus
sexuels entraînent des modifications de la structure du cerveau, de la mémoire et de la réponse émotionnelle. Pour parer à l’événement, le cerveau se déconnecte, provoquant une dissociation et la création d’une mémoire traumatique.
Les répercussions traumatiques sont d’ordre individuel, en fonction de la personne. Cependant, on retrouve toujours les éléments suivants:
- la sidération, l’état de choc, qui paralyse physiquement la personne,
- la dissociation, qui anesthésie les émotions et sensations
- et la mémoire traumatique qui fait revivre ces événements, toujours et encore, sans moyen de contrôle.
C’est quoi la dissociation ?
Les événements violents se retrouvent coincés dans la mémoire traumatique, différente de la mémoire ”normale” qui intègre les expériences. C’est comme un mécanisme d’auto-pilotage, déclenché par le cerveau, pour faire face à l’état de stress extrême que vit l’enfant. Le cerveau déconnecte le circuit émotionnel à l’aide de ”drogues dures” qui ont un effet anesthésiant et dissociant. Mais en parallèle, cela va induire un trouble de la conscience, une sensation d’irréalité, d’absence de la victime. Dès lors, elle voit les événements comme dans un film, ou à travers un brouillard.
Cette déconnexion va également provoquer des troubles de la mémoire, avec amnésie partielle ou complète. Le cerveau a ainsi crée la mémoire traumatique.
L’événement qui n’a pas pu être traiter, s’est transformé en quelque chose d’innommable, sans repères ni dans le temps ni dans l’espace.
C’est de cette mémoire traumatique que vont découler les troubles psycho-traumatiques. Cette mémoire hypersensible et incontrôlable, se réenclenche lors de situations, d’émotions ou de sentiments proches à ceux de l’abus. Elle peut se déclencher plus ou moins souvent, et même parfois des années après, ramenant alors tout le vécu émotionnel et sensoriel. La honte et la culpabilité sont alimentées par les paroles de l’agresseur dont le souvenir reste éternellement. Si rien n’est fait pour protéger et soigner l’enfant, alors la mémoire traumatique s’installe à long terme. L’enfant victime met alors en place des stratégies de survie qui sont l’évitement, l’hypervigilance et le contrôle.
Pour les victimes de violences sexuelles dans l’enfance, le risque de troubles psycho-traumatiques chroniques est de 87% (Rodriguez, 1997).
Et pour les victimes de l’inceste pendant l’enfance, il peut atteindre 100 % des cas. (Lindberg, 1985).
Les conduites dissociantes sont mal comprises par les proches et par la victime elle-même. Se met en place un cercle vicieux de culpabilité, de faible estime de soi et d’isolement. Dans cet état dissociatif, la victime semble faire preuve de détachement, voire d’indifférence. Mais c’est ce clivage qui lui permet de maintenir une apparence de normalité face aux autres alors qu’elle est sous l’emprise d’un mal-être profond, du sentiment de ne pas être normal. Les empruntes cérébrales laissées par l’inceste provoquent ainsi un sentiment d’isolement intense et, liée par innommable, la victime doit traverser un parcours du combattant pour retrouver sa place dans la société. Parfois, certaines victimes qui ont connu des violences multiples et graves n’y parviennent pas et se suicident.
Quelles sont les conséquences sur la santé ?
Voici, outre les troubles d’ordre familial et sexuels qui en découlent, une liste de conséquences répandues chez les victimes de l’inceste. Les séquelles varient en fonction de multiples facteurs : l’âge au moment de l’abus, le sexe de la victime, le type d’abus, l’identité de l’abuseur, son sexe, sa proximité relationnelle avec la victime, la présence ou non d’abuseurs multiples, la présence ou non de violence, le nombre, la fréquence et la durée de l’abus.
Santé physique
- maladies chroniques
- maladies immunitaires
- fatigue chronique
- troubles du comportement alimentaire
- espérance de vie diminuée d’environ 20 ans
Santé psychologique
- états dépressifs récurrents
- anxiété chronique
- stress chronique
- sensation d’être sale et sans valeur
- perte de maîtrise et d’étrangeté de soi, des autres et du monde
- toutes les conduites dépressives allant du manque d’assurance à la tentative de suicide
Troubles Neuropsychologiques
- cauchemars, flashback
- troubles du sommeil
- amnésies totales ou partielles
- troubles dissociatifs
- perte de l’estime de soi et de l’image de son corps
Comportement
- évitement et contrôle
- conduites addictives et à risques
- dépendance et problèmes d’attachement
- perception des autres pervertie
- difficultés relationnelle et sociale
- échec scolaire ou professionnelle
- victimisation et incapacité à se protéger
- trouble de la régulation émotionnelle et de l’auto contrôle
- troubles de la concentration
- troubles de la personnalité
Pourquoi conseiller une thérapie ?
Comme nous l’avons vu, l’inceste provoque un traumatisme chez la victime et, paradoxalement, la victime peut ne pas en être consciente. Elle sait pertinemment qu’un mal la ronge, mais elle n’est pas forcément au courant que ce qu’elle vit fait partie des conséquences dues à la modification de la structure de son cerveau.
Comprendre cela peut aider à avancer, mais il est recommandé d’avoir du soutien, et plus particulièrement un soutien psychologique pour ”déprogrammer” le cerveau. Les sentiments sont nombreux et préjudiciables pour la survie de la victime : peur intense, colère, agressivité, honte, humiliation, dépression, tristesse, solitude, sentiment d’être incompris, intolérance au contact physique, culpabilité -d’avoir ou de ne pas avoir réagi, fait certaines choses-, sentiment d’être sali, désorganisation, anxiété, dissociation, dépersonnalisation, déréalisation, douleur physique, pensées envahissantes, isolation, contrôle des soi et des événements, hyperactivité ou apathie, mort intérieure, etc.
Avec l’aide d’un thérapeute, la victime peut, entre autres :
- arriver à ressentir, reconnaître ses émotions et les exprimer
- travailler sur la honte, la culpabilité, la peur, le dégoût, la souffrance, la colère, le sentiment d’être salie et toute autre émotion gravée en elle, dans le but de rétablir une meilleur estime de soi
- travailler sur l affirmation de soi et sur sa relation aux autres
- se préparer à se libérer de ce secret et travailler sur la réaction des proches lors du dévoilement
- commencer à se reconstruire et à se projeter autrement dans l avenir
Dans le cadre de l’inceste, du trauma et de l’ESPT, les thérapeutes reconnus sont :
- les psychiatres qui assurent une psychothérapie et peuvent prescrire des traitements adaptés
- la psycho-traumatologues spécialisés dans les troubles de l’ESPT
- les thérapeutes en TCC par une approche cognitivo-comportementale
- les thérapeutes en EMDR qui travaillent par le biais de mouvements occulaires
- les thérapies interpersonnelle sde groupe spécifiques pour les victimes d’inceste
Voici quelques pistes pour rechercher un thérapeute qualifié :
- les centres du trauma
- les centres de victimes
- les centre médico-psychologiques
- les centres hospitaliers
- les associations d’aide aux victimes
- les annuaires de thérapeutes ciblés tels que l’AFTD
Existe-t-il un recours légal ?
Encore une fois, nous recommandons à la victime d’être soutenue. Plusieurs associations juridiques pour les victimes peuvent vous informer et/ou vous accompagner dans vos démarches. En effet, la législation demeure encore floue concernant les cas d’inceste.
La loi n°2018-703 sur les violences sexuelles et sexistes, définitivement adoptée le 3 août 2018, a étendu la notion juridique de contrainte à l’abus de vulnérabilité du mineur de moins de 15 ans. Le qualificatif ”incestueux ” a été élargi aux infractions commises sur des victimes majeures, et les délais de prescription ont été allongés de 20 à 30 ans après la majorité des victimes . Mais même au niveau de la prescription, cela dépend de votre age, des dates de début et de fin de sévices, si vous avez porté plainte ou non.
Nous vous conseillons donc vivement de vous rapprocher d’une association juridique pour plus d’informations.
Faut-il encourager la victime à en parler à son entourage ?
Le dévoilement de l’inceste va forcément provoquer une crise au sein de la famille en brisant le silence. L’équilibre de la famille va être déstabilisé. L’agresseur va fort probablement nier, ou au mieux rejeter la faute sur quelqu’un d’autre, l’enfant consentant, la fille aguicheuse, la mère absente… La famille peut se retourner contre la victime, ne pas la croire, l’accuser, l’exclure. La fratrie aura certainement des sentiments conflictuels et risque d’être agressive ou de se sentir coupable. Et puis, il y a les conséquences, la possibilité de poursuites judiciaires, la honte qui va s’abattre sur la famille, la douleur que cela va causer aux proches, etc…
Certaines victimes disent avoir reçu de leur entourage proche ou de leur partenaire, du soutien, de l’empathie et de l’aide. Mais ils peuvent aussi, au bout d’un certain temps, perdre patience avec la victime.
Il suffit de se pencher sur le sondage IPSOS/AIVI 2010 pour se rendre compte des réactions de l’entourage :
77% ne la croient pas
75% lui conseillent de garder le silence
et 62% cherchent à éviter le sujet
Seulement 19% l’oriente pour porter plainte et 6 % alertent les autorités.
Alors faut-il vraiment en parler?
Si cela arrivait à votre enfant, que préféreriez-vous qu’il fasse? Qu’il garde le silence?
Si le dévoilement de l’inceste est une étape très difficile pour tous les membres de la famille, c’est un moment crucial pour la victime.
Les proches constituent un soutien important pour la victime car ils influent sur le processus de résilience. Une réponse inadaptée peut par contre avoir un effet néfaste et amplifier ce qu’elle ressent déjà.
Il faut donc s’assurer que la victime a du soutien, de l’aide, et qu’elle y est préparée. Elle doit être consciente des diverses réactions auxquelles elle devra faire face : agressivité, déni, fuite, minimisation, rejet, etc., mais aussi de ses propres réactions. En effet, en parler peut faire transitoirement resurgir l’état de choc.
Les conséquences sont extrêmement coûteuses pour la victime et pour la société. Sans soutien et dans un contexte de tabou, elle peut s’isoler encore plus, se rétracter à cause des pressions sociales et familiales, ou même en arriver au suicide.
Il faut absolument encourager le dévoilement de l’inceste, quelque soit l’âge, et encore plus chez les enfants, de manière à les sortir de cet enfer et de réduire la gravité des séquelles. L’inceste est un crime qui doit être non seulement dévoilé, mais également déclaré aux autorités, dans la mesure du possible.
Que dire à une personne – homme, femme ou enfant – qui partage avec moi son lourd secret ?
Je te crois, tu as bien fait de m’en parler, tu n’y es pour rien,
ce n’est pas toi le/la coupable, c’est l’agresseur.
L’inceste est un crime qui doit être puni par la loi !