c'est quoi l'inceste en 6 questions

| les vsi
violences sexuelles intrafamiliales
Les actes d’agression ou d’abus sexuels sont souvent évoqués dans les médias, mais il est plus exact de parler de violences sexuelles intrafamiliales sur mineur (VSI).
Bien qu’il n’existe pas de caractéristiques précises et universelles définissant l’inceste, cette forme de violence sexuelle est considérée comme illégale dans la majorité des pays, en France notamment. Il s’agit d’une forme d’agression sexuelle qui implique des membres d’une même famille ayant un lien de parenté proche. La gravité de ce type de violence sexuelle est liée à son contexte familial.
L’inceste peut prendre diverses formes et a des conséquences particulièrement traumatisantes pour les victimes, car il s’agit d’un abus de pouvoir et de confiance.
En présence ou en absence de contact, lorsque qu’un membre de la famille offre ou cherche à offrir une stimulation sexuelle inappropriée à un enfant mineur qui n’a pas encore acquis les compétences nécessaires en matière de développement affectif et de maturité, cela est considéré comme de l’inceste.
Dans le cadre de l’inceste, les victimes peuvent être confrontées à des agresseurs de différents niveaux de parenté. On peut distinguer trois catégories principales :
La première catégorie concerne la famille au premier degré, c’est-à-dire les agresseurs avec lesquels les victimes ont un lien de sang direct. Les victimes peuvent être confrontées à des membres de leur famille tels que leur père, leur mère, leur frère ou leur sœur.
La deuxième catégorie concerne la famille au deuxième degré, où les agresseurs peuvent avoir une position de responsabilité, d’autorité ou de domination sur l’enfant. Ce type d’inceste est souvent présent dans les familles recomposées ou pacsées. Les victimes peuvent être confrontées à des beaux-parents, des partenaires de leurs parents ou des personnes exerçant une autorité sur elles.
Enfin, la troisième catégorie inclut tous les agresseurs ayant une autorité parentale, tels que les parents adoptifs, les tuteurs légaux, les membres de la famille élargie ou les amis proches de la famille.
Il est important de noter que, quel que soit le type d’inceste, les victimes peuvent subir des répercussions physiques et psychologiques à long terme.
Le domaine de la pédocriminalité est vaste et se compose de différentes formes d’agressions. Les actes sans contact incluent des comportements tels que des conversations sexuelles, l’exposition de soi, l’observation d’autrui sans leur consentement, l’exploitation de matériel pornographique, entre autres.
En revanche, les actes avec contact incluent des comportements physiques tels que les attouchements sexuels, les caresses, les frottements, la masturbation, le sexe oral, ainsi que la pénétration vaginale ou anale, qui causent des traumatismes physiques et psychologiques durables chez les victimes.
La victime d’inceste durant l’enfance se retrouve confrontée à un proche qui, au lieu de lui offrir amour et protection, l’a agressée et détruite dans sa personne. Cette forme de violence a un impact psychologique et physique profond, qui peut durer de nombreuses années chez la plupart des victimes. L’inceste provoque bien souvent un traumatisme complexe au cours duquel se mêlent toutes les émotions et les sentiments : amour, confiance, honte, colère, peur de l’abandon, peur de l’agresseur, etc. Tout se confond et perd sa signification originelle, créant un mélange de sensations qui deviennent difficiles à discerner les unes des autres.
Le traumatisme est une réponse à la violence subie, qui peut avoir des conséquences sur la structure du cerveau, la mémoire et la réponse émotionnelle. Les abus sexuels pendant l’enfance peuvent entraîner des modifications durables dans le fonctionnement du cerveau. En réponse à l’événement, le cerveau peut se déconnecter, provoquant une dissociation et la création d’une mémoire traumatique.
Les répercussions traumatiques sont d’ordre individuel et peuvent varier d’une personne à l’autre. Cependant, certaines réactions sont fréquentes, comme la sidération qui paralyse physiquement la personne, la dissociation qui anesthésie les émotions et les sensations, et la mémoire traumatique qui fait revivre les événements de manière incontrôlable et récurrente. Ces réactions peuvent entraîner des symptômes tels que l’anxiété, la dépression, les troubles alimentaires, les troubles du sommeil, les cauchemars, les flashbacks et les comportements d’automutilation. Il est important de comprendre ces réactions pour mieux aider les victimes de l’inceste à se reconstruire et à surmonter le traumatisme.
Voici, outre les troubles d’ordre familial et sexuels qui en découlent, une liste de conséquences répandues chez les victimes de l’inceste. Les séquelles varient en fonction de multiples facteurs : l’âge au moment de l’abus, le sexe de la victime, le type d’abus, l’identité de l’abuseur, son sexe, sa proximité relationnelle avec la victime, la présence ou non d’abuseurs multiples, la présence ou non de violence, le nombre, la fréquence et la durée de l’abus.
Santé physique
- maladies chroniques
- maladies immunitaires
- fatigue chronique
- troubles du comportement alimentaire
- espérance de vie diminuée d’environ 20 ans
Santé psychologique
- états dépressifs récurrents
- anxiété chronique
- stress chronique
- sensation d’être sale et sans valeur
- perte de maîtrise et d’étrangeté de soi, des autres et du monde
- toutes les conduites dépressives allant du manque d’assurance à la tentative de suicide
Troubles Neuropsychologiques
- cauchemars, flashback
- troubles du sommeil
- amnésies totales ou partielles
- troubles dissociatifs
- perte de l’estime de soi et de l’image de son corps
Comportement
- évitement et contrôle
- conduites addictives et à risques
- dépendance et problèmes d’attachement
- perception des autres pervertie
- difficultés relationnelle et sociale
- échec scolaire ou professionnelle
- victimisation et incapacité à se protéger
- trouble de la régulation émotionnelle et de l’auto contrôle
- troubles de la concentration
- troubles de la personnalité
L’inceste est un crime qui est réprimé par la loi française. Selon l’article 222-31 du Code pénal, l’inceste est défini comme des relations sexuelles entre parents et enfants, entre frères et sœurs, ou entre grands-parents et petits-enfants, qu’elles soient consensuelles ou non.
Le viol incestueux est également considéré comme un crime et est réprimé par la loi. Il s’agit d’un viol commis par un ascendant sur un descendant, par un frère ou une sœur sur un autre frère ou une autre sœur, ou par un conjoint ou un concubin sur un enfant.
La peine encourue pour un tel crime peut aller jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle, voire la réclusion criminelle à perpétuité si la victime est mineure de 15 ans ou si l’inceste a été commis avec violences, menaces ou contraintes.
De plus, la loi prévoit une protection particulière pour les victimes mineures, qui peuvent bénéficier d’une assistance judiciaire et sociale.
Enfin, il est important de souligner que les professionnels de santé, les travailleurs sociaux, les enseignants et les éducateurs sont tenus par la loi de signaler tout soupçon ou toute situation d’inceste dont ils ont connaissance. Ils sont également tenus de protéger la victime et de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir sa sécurité et son bien-être.
Nous vous encourageons à ne pas rester seul(e) face à cette situation traumatisante et à vous entourer d’un soutien adéquat. Les associations juridiques sont en mesure de vous fournir des informations sur vos droits et de vous guider dans les démarches à suivre pour obtenir justice.
Pour plus de définitions et précisions, vous pouvez vous référer au Guide de Terminologie pour la Protection des Enfants contre l’Exploitation et l’Abus Sexuels réalisé par ECPAT International.
pourquoi c'est important d'en parler ?
L’inceste viole les droits fondamentaux de l’enfant, son intégrité physique, psychologique et sa sécurité. En parlant de l’inceste autour de vous, avec vos proches et en partageant l’information, vous participez à :
– ce que les violences sexuelles soient signalées| et que les enfants sortent de cet enfer quotidien
– libérer la parole| des enfants pour qu’ils osent dénoncer leur agresseur en sachant qu’ils seront entendus et soutenus et protégés
– aider les victimes à sortir du silence, de la honte et de l’isolement voire les sauver du suicide| – susciter l’intérêt général afin que plus de sondages, enquêtes et études| soient réalisés
– influencer les législateurs| pour que les agresseurs soient condamnés et ne récidivent pas
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