13 questions sur les violences sexuelles

| vos questions sur les violences sexuelles
Il est fréquent que les individus ne possèdent pas une connaissance précise de l’inceste, de ses impacts et de la manière adéquate de réagir envers une victime. De plus, de nombreuses personnes ne sont pas informées sur les conséquences psychologiques de ces actes sur la vie quotidienne, ainsi que sur les méthodes efficaces pour y faire face.
Cette page a pour objectif de fournir des réponses aux questions les plus fréquemment posées en vue d’apporter des éléments de réponse.
questions générales
Il est très difficile pour les victimes de dévoiler l’inceste, qu’elles soient enfants ou devenues adultes.
En tant qu’enfant, on est sous l’emprise de l’agresseur, et l’on n’a pas de points de repère, on ne peut comprendre le côté anormal de la situation. Si au cours de la scolarisation, on prend conscience que ce que l’on vit n’est pas la norme, on peut ressentir une grande solitude. S’il n’y a pas d’adulte sur qui l’on peut compter, ou que l’on ne puisse faire confiance à personne de son entourage, l’abuseur est libre de faire ce qu’il souhaite. Il peut exiger le silence, dire qu’il démentira et que l’enfant ne sera pas cru, ou même le menacer.
L’enfant est conscient que s’il parle, il y aura des répercussions majeures et qu’il risque d’être séparé de sa fratrie ou de sa famille. En général, il a peur des conséquences mais peut-être aussi de l’abuseur. Il peut aussi avoir peur de faire du mal à ceux qui l’entourent ou avoir peur de leurs réactions.
Dans les cas de violences familiales complexes, un enfant ne développe aucune estime personnelle. Ses sentiments, ses sensations, ses relations aux autres, tout le système de valeurs qu’on lui a inculqué est biaisé. Sa confiance en lui et dans les autres est brisée, d’autant plus si l’agresseur lui a martelé une image négative : tu es nul, tu es insupportable, tu es un bon à rien, etc…
Il peut aussi avoir essayé de se confier à un adulte qui ne savait pas comment réagir, ou qui ne l’a pas cru, et il s’en est trouvé d’autant plus isolé et déconnecté du monde qui l’entoure.
Les raisons pour lesquelles les victimes d’inceste gardent le secret peuvent ainsi être très variées et complexes. Voici 5 raisons courantes pour lesquelles les victimes peuvent se taire :
- La peur : Les victimes peuvent avoir peur des conséquences si elles parlent, comme la peur de représailles, de blâme, de rejet ou de violence de la part de l’agresseur ou de membres de la famille.
- La honte : Les victimes peuvent se sentir coupables ou honteuses de ce qui leur est arrivé, même si elles n’ont rien fait de mal. Elles peuvent avoir peur d’être jugées ou mal comprises par les autres, et de se sentir humiliées ou dévalorisées.
- La confusion : Les victimes d’inceste peuvent être confuses quant à ce qui leur arrive et ne pas savoir comment l’expliquer ou en parler. Les agresseurs peuvent souvent manipuler ou contrôler les victimes, ce qui peut les amener à croire qu’elles sont complices ou responsables de ce qui leur arrive. Elles peuvent également souffrir de mémoire traumatique.
- La dépendance : Les victimes peuvent être dépendantes de leur agresseur, notamment s’il s’agit d’un membre de la famille, comme un parent ou un frère. Les victimes peuvent avoir peur de perdre leur soutien financier, leur domicile ou leur statut familial si elles parlent.
- La minimisation : Les victimes d’inceste peuvent ne pas se rendre compte de l’ampleur de ce qui leur est arrivé, en raison de la manipulation ou de l’isolement par l’agresseur ou de la normalisation de la violence dans leur environnement familial.
Il est important de souligner que chaque victime est unique et que les raisons pour lesquelles elle garde le silence peuvent varier considérablement. Par conséquent, il est essentiel de fournir un soutien individuel et sur mesure aux victimes pour les aider à surmonter ces barrières et à trouver une voix pour s’exprimer.
L’enfant agressé grandit avec un sentiment de honte et de culpabilité. Il confond la culpabilité avec la responsabilité. De nombreuses émotions peuvent se développer et les victimes composent avec beaucoup d’entre elles : tristesse, colère, peurs, phobies, manque de confiance et d’estime de soi, et bien d’autres encore. (voir la section conséquences)
Les raisons du silence sont multiples et particulières à chaque victime :
- croyance qu’elles sont seules dans ce cas
- peur de la réaction de leur entourage
- culpabilité d’avoir éprouvé de l’excitation ou du plaisir
- peur des accusations de provocation ou de consentement
- peur des procédures et de se dévoiler aux yeux de tous
- perdues, elles manquent d’information pour savoir où s’adresser, etc
Voici en 6 points les raisons pour lesquelles les victimes d’inceste peuvent garder le silence pendant des décennies, voire toute leur vie :
- La dissociation : Les victimes peuvent avoir recours à des mécanismes de défense tels que la dissociation pour surmonter les émotions difficiles liées à leur traumatisme. Elles peuvent se sentir détachées de leur propre corps et de leur propre expérience, ce qui peut les empêcher de reconnaître la gravité de ce qui leur est arrivé.
- La minimisation : Les victimes peuvent minimiser ou nier l’importance de l’inceste pour se protéger des sentiments douloureux. Elles peuvent également normaliser le comportement de l’agresseur ou justifier ses actes.
- Le déni : Les victimes peuvent éprouver des difficultés à accepter qu’un membre de leur propre famille ait pu leur faire du mal, surtout si cet agresseur est un parent aimé ou un membre important de la famille.
- Les conséquences négatives : Les victimes peuvent avoir peur des conséquences négatives de révéler leur expérience, telles que le rejet, le jugement, la stigmatisation et les répercussions sur leur vie professionnelle ou personnelle.
- Le manque de soutien : Les victimes peuvent ne pas avoir accès à des ressources de soutien, comme des groupes de soutien ou des professionnels de la santé mentale, ce qui peut les empêcher de traiter leur traumatisme.
- Les limitations juridiques : Les victimes peuvent se heurter à des obstacles juridiques tels que des limitations de temps pour poursuivre en justice leur agresseur, ce qui peut les dissuader de parler.
Le dévoilement de l’inceste va forcément provoquer une crise au sein de la famille en brisant le silence. L’équilibre de la famille va ainsi être déstabilisé. L’agresseur va fort probablement nier, ou au mieux rejeter la faute sur quelqu’un d’autre, l’enfant consentant, la fille aguicheuse, la mère absente… La famille peut se retourner contre la victime, ne pas la croire, l’accuser, l’exclure. La fratrie aura certainement des sentiments conflictuels et risque d’être agressive ou de se sentir coupable. Et puis, il y a les conséquences, la possibilité de poursuites judiciaires, la honte qui va s’abattre sur la famille, la douleur que cela va causer aux proches, etc…
Certaines victimes disent avoir reçu de leur entourage proche ou de leur partenaire, du soutien, de l’empathie et de l’aide. Mais ils peuvent aussi, au bout d’un certain temps, perdre patience avec la victime.
Il suffit de se pencher sur le sondage IPSOS/AIVI 2010 pour se rendre compte des réactions de l’entourage :
- 77% ne la croient pas
- 75% lui conseillent de garder le silence
- 62% cherchent à éviter le sujet
- seulement 19% l’oriente pour porter plainte
- 6 % alertent les autorités.
Alors faut-il vraiment en parler?
Une question que l’on peut se poser est » Si mon enfant devait subir cela, est-ce que je préfèrerais qu’il m’en parle ou qu’il garde le silence? «
Si le dévoilement de l’inceste est une étape très difficile pour tous les membres de la famille, c’est un moment crucial pour la victime.
Les proches constituent un soutien important pour la victime car ils influent sur le processus de résilience. Une réponse inadaptée peut par contre avoir un effet néfaste et amplifier ce qu’elle ressent déjà.
Il est nécessaire de s’assurer que la victime a du soutien, de l’aide, et qu’elle y est préparée. Elle doit être consciente des diverses réactions auxquelles elle devra faire face : agressivité, déni, fuite, minimisation, rejet, etc., mais aussi de ses propres réactions. En effet, en parler peut faire transitoirement resurgir l’état de choc.
Les conséquences sont extrêmement coûteuses pour la victime et pour la société. Sans soutien et dans un contexte de tabou, elle peut s’isoler encore plus, se rétracter à cause des pressions sociales et familiales, ou même en arriver au suicide.
Bien qu’il n’y ait pas de réponse universelle à cette question du fait que chaque situation est unique et dépend des circonstances et des besoins individuels de la victime, il est en général bénéfique pour la victime d’en parler à un proche de confiance, si elle se sent à l’aise pour le faire. Cela peut aider la victime à se sentir soutenue, comprise et entendue.
Il est important de noter que la victime ne devrait jamais se sentir forcée ou jugée de parler de son expérience. C’est à elle de décider quand et à qui elle souhaite en parler. Si elle ne se sent pas prête ou en sécurité pour le faire, il est important de respecter sa décision.
Il peut être utile pour la victime de parler à un professionnel de la santé mentale formé en matière de violences sexuelles. Un thérapeute peut aider la victime à travailler sur les émotions difficiles liées à son expérience, à reconstruire une image positive d’elle-même et à élaborer des stratégies pour faire face aux défis qu’elle rencontre.
Nous préconisons donc d’encourager le dévoilement de l’inceste, quelque soit l’âge, et d’autant plus chez les enfants, de manière à les sortir de cet enfer et de réduire la gravité des séquelles. L’inceste est un crime qui doit être non seulement dévoilé, mais également déclaré aux autorités.
Comme nous l’avons vu, l’inceste provoque un traumatisme chez la victime et, paradoxalement, la victime peut ne pas en être consciente. Elle sait pertinemment qu’un mal la ronge, mais elle n’est pas forcément au courant que ce qu’elle vit fait partie des conséquences dues à la modification de la structure de son cerveau.
Comprendre cela peut aider à avancer, mais il est recommandé d’avoir du soutien, et plus particulièrement un soutien psychologique pour ”déprogrammer” le cerveau. Les sentiments sont nombreux et préjudiciables pour la survie de la victime : peur intense, colère, agressivité, honte, humiliation, dépression, tristesse, solitude, sentiment d’être incompris, intolérance au contact physique, culpabilité -d’avoir ou de ne pas avoir réagi, fait certaines choses-, sentiment d’être sali, désorganisation, anxiété, dissociation, dépersonnalisation, déréalisation, douleur physique, pensées envahissantes, isolation, contrôle des soi et des événements, hyperactivité ou apathie, mort intérieure, etc.
Le conseil d’une thérapie pour les victimes d’inceste est ainsi recommandé car les traumatismes liés à ce type de violence peuvent avoir des effets durables et complexes sur la santé mentale et physique de la victime.
Une thérapie peut aider la victime à travailler sur les émotions difficiles liées à son expérience, à reconstruire une image positive d’elle-même, à développer des stratégies pour faire face aux défis qu’elle rencontre et à surmonter les symptômes de stress post-traumatique.
Il est important de noter que le choix de suivre une thérapie doit être une décision personnelle et doit être prise en fonction des besoins individuels de la victime. Les professionnels de la santé mentale formés en matière de violences sexuelles peuvent aider la victime à évaluer ses options et à trouver le type de thérapie qui convient le mieux à ses besoins. Avec l’aide d’un thérapeute, la victime peut, entre autres :
- arriver à ressentir, reconnaître ses émotions et les exprimer
- travailler sur la honte, la culpabilité, la peur, le dégoût, la souffrance, la colère, le sentiment d’être salie et toute autre émotion gravée en elle, dans le but de rétablir une meilleur estime de soi
- travailler sur l affirmation de soi et sur sa relation aux autres
- se préparer à se libérer de ce secret et travailler sur la réaction des proches lors du dévoilement
- commencer à se reconstruire et à se projeter autrement dans l avenir
Dans le cadre de l’inceste, du trauma et de l’ESPT, les thérapeutes reconnus sont :
- les psychiatres qui assurent une psychothérapie et peuvent prescrire des traitements adaptés
- la psycho-traumatologues spécialisés dans les troubles de l’ESPT
- les thérapeutes en TCC par une approche cognitivo-comportementale
- les thérapeutes en EMDR qui travaillent par le biais de mouvements oculaires
- les thérapies interpersonnelles de groupe, spécifiques pour les victimes d’inceste
Quelle que soit votre situation, ne restez pas seul(e), et ne gardez pas cela pour vous. Etre accompagné est primordial pour soutenir un proche et/ou pour pouvoir ensuite se reconstruire en tant que victime. Pour cela, et suivant l’étape où vous en êtes, vous pouvez faire appel aux ressources disponibles pour les victimes d’inceste et de violences sexuelles :
- Les Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) : ces centres offrent une gamme de services aux femmes, y compris des informations juridiques, sociales et psychologiques. Les CIDFF sont répartis dans toute la France.
- Les associations de lutte contre les violences sexuelles : plusieurs associations spécialisées proposent une aide juridique et psychologique aux victimes de violences sexuelles.
- Les centres d’accueil et d’écoute : plusieurs centres d’accueil et d’écoute spécialisés dans les violences sexuelles existent en France, tels que les Centres d’Accueil en Urgence pour les Femmes Victimes de Violences, les Centres d’Accueil et de Soins Hospitaliers (CASH), ou encore les Maisons des Femmes.
- Les professionnels de la santé mentale : les professionnels de la santé mentale, tels que les psychologues, les psychiatres ou les psychothérapeutes, peuvent fournir une aide et un soutien aux victimes d’inceste et de violences sexuelles.
Il est également possible de contacter le numéro national d’urgence pour les victimes de violences conjugales et sexuelles, le 3919, qui est gratuit et anonyme. Les victimes peuvent également se rendre dans un commissariat de police ou une gendarmerie pour porter plainte.
Pour trouver des pistes de coordonnées, rendez-vous sur notre annuaire.
Pour demander une prise en charge de suivi psychiatrique, renseignez-vous sur l’ALD 100 % sévices sexuels
faq des victimes
Ces réponses ne sont pas exhaustives et peuvent être creusées plus avant en naviguant sur le site et la section des articles pour des réponses plus détaillées.

- Vous avez des flashbacks, des cauchemars ou des souvenirs intrusifs liés à l’inceste ou aux violences sexuelles.
- Vous éprouvez des émotions intenses telles que la colère, la peur, la honte, la culpabilité, la tristesse ou la confusion, qui sont liées à l’inceste ou aux violences sexuelles.
- Vous avez des comportements d’évitement tels que l’évitement de certaines personnes, d’activités ou de situations qui vous rappellent l’inceste ou les violences sexuelles.
- Vous éprouvez des difficultés à établir des relations intimes ou à faire confiance aux autres.
- Vous avez des problèmes de santé mentale tels que l’anxiété, la dépression, les troubles alimentaires, les troubles de stress post-traumatique, ou la dépendance à l’alcool ou à la drogue.
- Vous avez des problèmes physiques tels que des douleurs chroniques, des migraines, ou des troubles du sommeil.
Etat de Stress Post Traumatique / Troubles de Stress Post Traumatique
L’ESPT/TSPT est un trouble réactionnel dont les trois critères de symptômes sont :
Une situation traumatique revécue sous forme de pensées ou de cauchemars récurrents.
Tout ce qui peut déclencher les souvenirs est évité, intentionnellement ou non.
Un sentiment d’anxiété accompagné d’une hypersensibilité à l’environnement et des réactions exagérées.
Troubles de Stress Post Traumatique Complexe
Les traumatismes complexes sont des événements traumatiques multiples et répétés, vécus dans l’enfance, tels que l’exposition à la violence familiale, la violence physique et/ou psychologique, la négligence et l’abandon.
Les conséquences des ces symptômes peuvent être multiples : insomnies, cauchemars, irritabilité, isolement, colère, peur, alcoolisme, dépression, phobies, etc.
Etre conscient de cela est un premier pas, pour comprendre les schémas et mécanismes mis en place, et en vue de s’en défaire pour enfin être soi.
Les événements violents se retrouvent coincés dans la mémoire traumatique, différente de la mémoire ”normale” qui intègre les expériences. C’est comme un mécanisme d’auto-pilotage, déclenché par le cerveau, pour faire face à l’état de stress extrême que vit l’enfant. Le cerveau déconnecte le circuit émotionnel à l’aide de ”drogues dures” qui ont un effet anesthésiant et dissociant. Mais en parallèle, cela va induire un trouble de la conscience, une sensation d’irréalité, d’absence de la victime. Dès lors, elle voit les événements comme dans un film, ou à travers un brouillard.
Cette déconnexion va également provoquer des troubles de la mémoire, avec amnésie partielle ou complète. Le cerveau a ainsi crée la mémoire traumatique.
L’événement qui n’a pas pu être traiter, s’est transformé en quelque chose d’innommable, sans repères ni dans le temps ni dans l’espace.
C’est de cette mémoire traumatique que vont découler les troubles psycho-traumatiques. Cette mémoire hypersensible et incontrôlable, se réenclenche lors de situations, d’émotions ou de sentiments proches à ceux de l’abus. Elle peut se déclencher plus ou moins souvent, et même parfois des années après, ramenant alors tout le vécu émotionnel et sensoriel. La honte et la culpabilité sont alimentées par les paroles de l’agresseur dont le souvenir reste éternellement. Si rien n’est fait pour protéger et soigner l’enfant, alors la mémoire traumatique s’installe à long terme. L’enfant victime met alors en place des stratégies de survie qui sont l’évitement, l’hypervigilance et le contrôle.
Pour les victimes de violences sexuelles dans l’enfance, le risque de troubles psycho-traumatiques chroniques est de 87% (Rodriguez, 1997).
Et pour les victimes de l’inceste pendant l’enfance, il peut atteindre 100 % des cas. (Lindberg, 1985).
Les conduites dissociantes sont mal comprises par les proches et par la victime elle-même. Se met en place un cercle vicieux de culpabilité, de faible estime de soi et d’isolement. Dans cet état dissociatif, la victime semble faire preuve de détachement, voire d’indifférence. Mais c’est ce clivage qui lui permet de maintenir une apparence de normalité face aux autres alors qu’elle est sous l’emprise d’un mal-être profond, du sentiment de ne pas être normal. Les empruntes cérébrales laissées par l’inceste provoquent ainsi un sentiment d’isolement intense et, liée par innommable, la victime doit traverser un parcours du combattant pour retrouver sa place dans la société. Parfois, certaines victimes qui ont connu des violences multiples et graves n’y parviennent pas et se suicident.
Les victimes d’inceste ou de violences sexuelles peuvent présenter un large éventail de symptômes, y compris une altération du sens de la vie.
Voici d’autres symptômes qui peuvent être liés à l’inceste ou aux violences sexuelles :
- Une faible estime de soi ou une image de soi négative, qui peut conduire à des comportements d’autodestruction ou à des difficultés à se valoriser.
- Des difficultés à réguler les émotions, qui peuvent entraîner des sautes d’humeur, des crises de panique ou des comportements impulsifs.
- De la difficulté à ressentir ou reconnaître les envies, ce que l’on aime, ce que l’on veut. Des difficultés à se projeter dans l’avenir, à faire des choix, à prendre des décisions.
- Des problèmes de confiance et de relation, qui peuvent se manifester par la peur de l’intimité, la difficulté à établir des relations de confiance ou la tendance à se mettre en retrait socialement.
- Des comportements sexuels à risque ou des difficultés à établir des limites saines dans les relations sexuelles.
- Des comportements alimentaires perturbés, tels que des régimes alimentaires restrictifs, des boulimies ou des compulsions alimentaires.
- Des comportements d’auto-agression, tels que la mutilation, les comportements suicidaires ou la consommation de substances.
- Des troubles de l’identité ou une confusion quant à son genre ou son orientation sexuelle.
Si vous ressentez l’un de ces symptômes ou si vous avez des préoccupations quant à l’impact de l’inceste ou des violences sexuelles sur votre vie, il est important de chercher de l’aide professionnelle pour en parler.
Les troubles liés à l’inceste ou aux violences sexuelles peuvent apparaître à différents moments de la vie de la victime. Certains symptômes peuvent apparaître immédiatement après l’agression, tandis que d’autres peuvent ne pas se manifester avant des années, voire des décennies. Il peut notamment se déclencher si la personne doit de nouveau faire face à un événement traumatisant ou un choc émotionnel.
Voici quelques exemples de moments où les troubles peuvent apparaître :
Immédiatement après l’agression : la victime peut ressentir de la douleur physique, de l’angoisse, de la confusion, de la honte et de la culpabilité.
Plus tard dans l’enfance ou l’adolescence : la victime peut présenter des symptômes tels que des cauchemars, des troubles du sommeil, des troubles alimentaires, de l’agressivité, de l’anxiété et de la dépression.
À l’âge adulte : les symptômes peuvent se manifester sous forme de troubles du sommeil, de dépression, d’anxiété, de troubles alimentaires, de difficultés relationnelles, de troubles de l’identité sexuelle, de comportements d’auto-agression, de comportements à risque et de troubles liés à l’utilisation de substances.
Il est important de noter que chaque personne réagit différemment à l’inceste ou aux violences sexuelles et que les symptômes peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre.
Il est plus facile de s’en sortir accompagné que seul. Même si l’on a honte, si l’on a peur de devoir “ressasser” les événements, si l’on n’a plus confiance dans les autres, si l’on a peur du jugement, ou pour toute autre raison, il est préconisé d’être suivi par un professionnel.
Dans certaines situations, des médicaments peuvent être prescrits pour entreprendre et/ou continuer le travail sur soi.
Dans tous les cas, et pour ceux qui sont prêts à se ”dévoiler”, les rencontres entre pairs fournissent un soutien et permettent de ne plus se sentir isolé et incompris.
Il est important de souligner que le processus de guérison est unique pour chaque personne et peut prendre du temps. Cependant, il existe plusieurs étapes que vous pouvez entreprendre pour commencer :
Reconnaître et accepter que vous êtes une victime : la prise de conscience est la première étape pour guérir. Il est important de comprendre que ce qui vous est arrivé n’est pas de votre faute et que vous méritez de l’aide pour guérir.
Demander de l’aide : il est important de se faire aider par des professionnels formés dans le domaine de l’inceste et des violences sexuelles. Des professionnels de la santé mentale tels que les psychologues ou les psychiatres peuvent vous aider à comprendre les conséquences de votre traumatisme et vous accompagner dans votre processus de guérison.
Rejoindre un groupe de soutien : parler avec d’autres personnes qui ont vécu des expériences similaires peut être très utile. Les groupes de soutien peuvent vous aider à vous sentir moins seul(e) et vous donner l’occasion de partager vos expériences avec des personnes qui vous comprennent.
Prendre soin de soi : il est important de prendre soin de soi physiquement et mentalement. Cela peut inclure des activités comme l’exercice, la méditation ou le yoga, ainsi que des soins médicaux réguliers.
Prendre le temps nécessaire : guérir de l’inceste peut prendre du temps. Il est important de ne pas se précipiter et de laisser le temps au temps. Soyez patient(e) avec vous-même et accordez-vous le temps nécessaire pour guérir.
Il est important de comprendre que c’est possible, même si cela peut sembler difficile ou impossible à certains moments. N’hésitez pas à chercher de l’aide et à parler de votre expérience.
Le temps nécessaire pour se re-construire après une expérience traumatisante varie d’une personne à l’autre et dépend de nombreux facteurs tels que le type de traumatisme, la durée des violences, le niveau de soutien social disponible, le type de traitement reçu, etc.
Il est important de se rappeler qu’il n’y a pas de solution rapide ou facile pour surmonter les traumatismes. Cela peut prendre du temps. Certaines personnes constatent un changement après quelques mois de traitement, tandis que d’autres peuvent avoir besoin d’années de travail sur soi pour se re-construire et revivre.
Il est important de se concentrer sur les progrès, même les plus petits, et de ne pas se décourager si cela semble lent ou difficile. Avec le temps et un soutien approprié il est possible de surmonter les effets des traumatismes et de vivre en paix.
Le choix d’un thérapeute et d’une thérapie dépend des besoins individuels de chaque personne. Il est important de trouver un thérapeute en qui vous avez confiance, avec qui vous vous sentez à l’aise de parler et qui a une expérience et une formation spécifiques dans le traitement des traumatismes.
Les thérapies qui se sont avérées efficaces pour le traitement des traumatismes sont la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la thérapie de soutien, la thérapie basée sur la pleine conscience, la thérapie de groupe, la thérapie par exposition et désensibilisation, la thérapie EMDR, etc.
Le choix de la thérapie dépendra de la nature du traumatisme, de vos préférences personnelles, de vos antécédents de santé mentale et de votre mode de vie.
Les thérapies brèves permettent un mieux être à moindre coût financier, temporel et en un minimum de souffrance. Ceci dit, dans les traumatismes complexes, mêmes les thérapies brèves peuvent s’avérer relativement longues et ne conviennent pas à tout le monde.
Quelle que soit la thérapie choisie, assurez vous qu’elle soit officielle, reconnue et qu’elle ne tombe pas dans une dérive sectaire. Vous pouvez aussi consulter notre page psychologie pour plus de renseignements.