Le sommeil, les rêves et la dissociation

Le sommeil, les rêves et la dissociation

La recherche scientifique a permis une nouvelle compréhension des symptômes dissociatifs et du trouble dissociatif de l’identité. Selon  »Association for Psychological Science », une raison pour laquelle certaines personnes sont vulnérables à la dissociation réside dans la qualité de leur sommeil.

Dans une étude, des chercheurs ont empêché 25 volontaires en bonne santé de dormir pendant une nuit et ont constaté qu’ils ont eu beaucoup plus d’expériences dissociatives. Cela pourrait expliquer le lien entre traumatisme et dissociation, étant donné que les souvenirs traumatiques perturbent le sommeil.

Il existe deux grands types d’expériences dissociatives : celles qui résultent d’un déficit cognitif (amnésie dissociative) et celles qui impliquent une perte de sens du soi (dépersonnalisation, déréalisation, expériences hors du corps). Ces deux types d’expériences dissociatives peuvent, à leur tour, être liées à un trop grand afflux d’informations provenant de sources internes et externes. Le système cognitif est submergé par la quantité d’informations. La mémoire ne peut pas intégrer l’information qui ‘’flotte’’ et resurgit dans la conscience éveillée en fragments déconnectés.

Qu’est-ce qui cause cette surcharge d’information ?

La raison première peut être due à la défaillance du fonctionnement cérébral qui, normalement, doit intégrer ces nouvelles informations dans le système d’information existant. Ce système dépend du sommeil et des rêves. Ainsi, si le sommeil et les rêves sont perturbés, le système de traitement de l’information le sera aussi, et une surcharge d’information se produira.

Ceci, à son tour, peut être dû à plusieurs causes. Les traumatismes émotionnels (comme le SSPT), le stress, l’insomnie, les maladies physiques et toute une variété de problèmes peuvent venir perturber le sommeil. Et la perturbation du sommeil est associée à une augmentation quantitative de phénomène de dissociation.

Au fur et à mesure que la surcharge d’information augmente, l’individu se retrouve submergé et commence à s’effondrer, ce qui est bien sûr extrêmement effrayant. Des cauchemars se manifestent et lorsqu’ils ne sont pas intégrés, ils commencent eux aussi à s’immiscer dans la vie éveillée jusqu’à ce que la dépression s’installe.

L’intensité des rêves est un bon indicateur des tendances dissociatives. Les personnes très dissociatives se plaignent souvent de rêves plus intenses et d’expériences de sommeil inhabituelles. Les dissociations peuvent aussi être confondues avec des épisodes de somnambulisme, survenant dans des circonstances où ces personnes demeurent physiologiquement éveillées.

Les chercheurs ont constaté que même si les symptômes dissociatifs restent stables au cours de la journée, ils augmentent de façon significative pendant la nuit.

La fréquence des expériences dissociatives signalées pendant la journée a été corrélée à la fréquence de paralysie du sommeil et à l’intensité des hallucinations. L’hypothèse est donc que les perturbations du cycle sommeil-éveil peuvent causer et même favoriser le phénomène de dissociation.

En partant de l’hypothèse que la privation de sommeil et d’autres perturbations du cycle sommeil-éveil entraînent des intrusions dissociatives du phénomène du sommeil en état de veille, lors d’une étude clinique, une amélioration de la qualité du sommeil et des symptômes narcoleptiques a entraîné une baisse significative du degré de dissociation .

Selon van der Kloet et al, le traitement des dysfonctions du sommeil peut réduire le nombre de cas de dissociation. Il faut donc concevoir des méthodes qui peuvent restaurer l’architecture du sommeil ainsi qu’un sommeil de haute qualité. Mettre en place une bonne hygiène du sommeil y contribue grandement.

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