revivre après les traumatismes de l’enfance

S’autoriser à revivre

Ces dernières années, j’ai consacré temps, énergie et efforts à me reconstruire suite aux traumatismes de mon enfance. Souffrant de handicaps psychiatriques : bipolarité, syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et trouble obsessionnel-compulsif (TOC), j’ai connu à la fois dépression et anxiété débilitante. À mesure que je trouve mon chemin « hors du brouillard » et que je gagne en clarté, je suis encore plus investie dans mon cheminement thérapeutique.

Voici une lettre que je me suis écrite pour honorer ce processus de reconstruction et pour me donner la permission de m’aimer plus pleinement. Une lettre pour me rappeler de la liberté qui m’attend et de mon immense potentiel.

Parfois, nous oublions de nous donner le droit de faire des erreurs, de cultiver la compassion et d’être plus doux dans le processus. Se reconstruire est un travail de longue haleine, parfois. J’espère que ces mots serviront de réconfort pour ceux qui se battent.

Chère bien-aimée,

Je t’ai vu grandir au fil des ans malgré une douleur immense et une volonté d’abandonner. Tu te souviens, j’étais là avec toi chaque fois que tu devenais plus sensible : en risquant la vulnérabilité, en allant en terre inconnue, en prenant de plus en plus conscience de l’armure archaïque qui ne te servait plus. J’étais là au début de ton voyage de reconstruction, t’écoutant pleurer en silence, exprimant ta désillusion face à la vie et à ceux qui semblaient t’avoir abandonnée.

Dans cette tempête de deuil et de perte, tu as décidé de te reconstruire et tu as même commencé à le dire à haute voix, partageant ce souhait d’une chose que tu ne comprenais finalement pas encore. À cause de tous ces schémas de comportement, tu étais dans un tel mal-être, anxieuse et déprimée que tu t’es retrouvée piégée, un peu comme si un boulet d’acier de 90 kilos était attaché à ta cheville et que tu devais le traîner chaque jour. Tu souffrais d’anxiété sévère et ton corps souffrait de la douleur constante causée par ce poids que tu estimais devoir porter. Et pourtant, tu rêvais d’être libre, sans savoir comment, et même sans croire pleinement que c’était possible. Mais tu as osé rêver. Il faut du courage pour rêver.

La lumière et l’amour déferlent maintenant dans ta conscience, dans cette pièce autrefois sombre aux volets fermés, où tu t’es cachée pendant si longtemps. Parfois, la peur t’envahit encore, comme si tu étais en train de rêver et que la lumière du soleil, se déversant, allait te réveiller. La chaleur dans laquelle tu baignes est ton réservoir d’amour ; elle a toujours été là, mais tu ne l’avais pas encore découverte. Ce que tu appelles la « paix » est tienne, et plus tu y séjourneras, plus la conscience de toi-même se développera et grandira.

Dans ce voyage incertain et plein d’anticipation, je veux que tu en sois convaincue : tu es aimée. Tu t’es engagée ici et tu as travaillé très dur pendant des années pour voir la vérité. Alors que les portes continuent de s’ouvrir et qu’une vie plus sereine apparaît, je veux que tu te souviennes de ce qui suit :

Je te donne le droit de…

Trompe-toi – tu feras des erreurs et il y en aura que tu regretteras vraiment. Tu vas perdre ton sang-froid, être « déclenchée » et retomber, par moments, dans de vieux schémas. Ce n’est pas grave. Mais essaie de ne pas passer trop de temps à te détester ; prends plutôt du recul et apprends de ces expériences. La vie en est pleine et elles sont inévitables. Quand tu t’acceptes, ta capacité à aimer les autres avec indulgence s’accroît également. Cela te rendra moins vulnérable à l’avenir.

Par pitié ! Ris plus souvent ! Tu ne ris pas assez ces temps-ci. On ne regrette jamais le fait de rire.

Ne nie pas tes émotions – Tu es en sécurité avec moi ! Pleure, sanglotes, mets-toi en colère, étourdis-toi ! En ma présence, il n’y a aucune insécurité, aucune peur, aucun sentiment que tu ne puisses exprimer. Exprime-les dans l’immobilité ensoleillée que je t’ai procurée et « laisse-toi aller ». Je serai toujours là à t’aimer jusqu’à la fin des temps.

Échoue – Oui !! Tu as ma permission d’échouer aussi souvent que tu le souhaites, que ce soit un grand ou un petit échec. L’important, c’est d’essayer. Ne pas obtenir un travail, échouer à un examen, avoir une relation qui tourne mal n’est pas important pour moi. Ce qui est important, c’est que tu vives ta vie, que tu essaies de faire de ton mieux, et que tu échoues ou que tu réussisses en chemin. Tu peux venir te consoler autour d’une tasse de café avec moi n’importe quel jour. Je veux entendre parler de tes péripéties lorsque tu échoues ou que tu réussis à tous les égards ! Chaque fois que tu essaies, même quand tu as peur, c’est une aventure et je veux m’asseoir avec toi et rire et pleurer de tous tes efforts, quels qu’en soient les résultats.

Protège-toi – Il peut y avoir des personnes ou des emplois pour lesquels il est nécessaire de « couper les ponts » afin de se protéger. Tu devras peut-être dire « non » à maintes reprises et cela risque d’être très difficile pour toi. Mais tu as le droit de poser des limites et de dire « non » aussi souvent et autant de fois que nécessaire. Ta paix est ta priorité.

Pour être réellement heureuse – Fais ce qui fait chanter ton cœur et ne t’excuses pas de répandre ton soleil. Il se peut que tes vibrations soient trop fortes pour certains et ce n’est pas important. Continue à chercher et ta lumière attirera ceux qui désirent être auprès d’elle. Ne tamise pas ta lumière pour ceux qui la trouvent aveuglante. C’est aux autres de s’adapter s’ils le souhaitent.

Ne sois pas bon en toutes choses : Nous avons tous nos faiblesses et il est normal de les admettre et de les accepter. Aime-toi malgré tout. Nous avons tous des forces qui nous sont propres. Il n’est pas nécessaire de se définir par rapport aux aptitudes des autres. Ta vie se définit désormais de plus en plus, sois fière de ce qui te rend unique. Il n’existe absolument qu’un seul toi.

Il y a tant de choses que je veux que tu explores maintenant que tu es suffisamment en paix avec toi-même pour voir le monde qui t’entoure. Ce n’est que le début et je suis très impatiente pour toi ! Lorsque tu commenceras à adopter des schémas de comportement plus sains, tu trouveras dans ta vie beaucoup d’espace et de place pour y accueillir des personnes et des aventures qui te rempliront de façon bénéfique.

Je te donne la permission de continuer à grandir dans l’amour et l’acceptation de ton moi authentique. De t’asseoir au soleil, sans peur, aussi longtemps que tu le souhaites.

Tu es aimée.

C’est toi qui cultives l’espace qui t’entoure et t’apporte sécurité et croissance. Parce que tu en es vraiment capable et que tu es forte. Tu m’as appelée et je suis restée ici, attendant cet appel avec impatience. Je suis ta source d’amour personnelle et je continuerai à grandir avec la conscience que tu as de moi.

Dans la paix,

Ton esprit

Traduction de courtoisie du témoignage d’Amy Taylor

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