Rétablir La Crédibilité Des Victimes

Rétablir notre crédibilité

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Quand on naît dans une famille maltraitante, on naît dans une guerre dont on ne savait pas qu’elle sévissait. Nous ne savons pas non plus comment la combattre. On ne nous a jamais donné les armes pour mener cette guerre. Mais les attaques dont nous sommes victimes commencent dès notre naissance. Je ne veux pas dire que nous sommes physiquement, émotionnellement ou sexuellement agressés dès notre naissance (bien que certains le soient). Mais la manipulation commence. Cette manipulation est souvent la partie la plus insidieuse des violences que nous subissons. Elle a pour but de nous apprendre, à nous et aux autres, que nous ne sommes pas assez bien. Et si les tactiques peuvent être extrêmement diverses, le but est toujours d’écraser toute chance de s’exprimer de manière crédible contre ce que nous endurons.

Mais le problème réside dans sa nature sournoise. Nous ne savons pas ce qui nous arrive parce qu’ils construisent notre esprit au fur et à mesure que nous grandissons. Ils créent les chemins et ils peuvent en faire ce qu’ils veulent. Ils préparent nos cerveaux à fonctionner exactement comme ils en ont besoin. Une fois cela accompli, nous répondrons à leurs sévices de la manière qu’ils attendent. Et cela provoquera la réaction des autres à partir de nos actions devant eux. C’est là le plan. Et nous n’avons aucune chance contre celui-ci. Les batailles de l’enfance ne joueront pas en notre faveur. C’est pourquoi nous devons nous efforcer de changer ces chemins une fois arrivés à l’âge adulte. Mais c’est un terrain miné de vieilles programmations. La seule façon de défaire ce qu’ils ont fait est de prendre conscience de ce qu’ils ont créé. Voici donc quelques exemples de la façon dont des familles maltraitantes vont attaquer notre crédibilité de l’intérieur.

Les déclencheurs

Au fur et à mesure que la violence dans notre famille s’intensifie, la colère monte en nous. C’est naturel et tout à fait normal lorsque nous sommes confrontés à diverses formes de maltraitance. Mais notre famille nous dira que notre réaction n’est pas bonne. Ils nous diront que notre expression émotionnelle est un signe que nous sommes fous ou déments. Ils nous diront que cela montre que quelque chose ne va pas chez nous. Pour s’assurer que notre programmation est complète, ils feront ce qu’il faut pour nous provoquer. Ils trouveront des moyens de déclencher la colère qu’ils ont fait naître en nous. Et lorsque d’autres personnes sont présentes, ils utiliseront ces déclencheurs pour créer une réponse émotionnelle tout en prenant le rôle de la victime. Et les « autres » seront spécialement sélectionnés. Il s’agira des personnes qui sont les plus susceptibles de croire les parents. Ils confirmeront la situation difficile des pauvres parents et mettront toute la responsabilité sur l’enfant. « Les pauvres parents ont un enfant complètement fou. C’est vraiment dommage ». Une bataille de perdue.

Provoquer des conflits avec les autres.

Dans une famille maltraitante, les relations avec les autres en dehors de l’entourage immédiat sont une source d’inquiétude. Les autres sont considérés comme une menace et la plupart des relations seront mises en échec d’une manière ou d’une autre. Mais certaines familles aiment « faire d’une pierre deux coups ». Elles s’efforceront de détruire la relation en nous faisant passer pour fous. Elles chercheront des moyens de créer des conflits dans les relations en feignant de s’intéresser assez longtemps pour recueillir des informations. Et elles s’efforceront de semer la zizanie en créant un drame qui laisse les autres s’interroger sur notre santé mentale. Cela pourrait être un déclencheur. Il peut s’agir de mensonges et de ouï-dire utilisés contre l’un ou l’autre. Mais cela se fait souvent de manière détournée, de sorte qu’il est difficile de remonter jusqu’aux agresseurs. Et une autre bataille est perdue.

Le blâme.

Le blâme commence presque toujours sur une base individuelle et se développe à partir de là. Les actes de violence de l’adulte sont presque toujours imputés à la victime. Et c’est là que commence le processus d’auto-accusation pour toutes sortes de choses. Avec le temps, ce processus peut devenir très visible, créant un bouc émissaire pour toutes les difficultés de la famille. « Nous n’aurions jamais eu à faire cela si ce n’était pas pour cet enfant difficile. » « Nos vies sont tellement plus difficiles à cause de la façon dont cet enfant se comporte. » « Notre enfant plein de colère nous crée tant de problèmes. » La réputation de l’enfant continue à s’effondrer à chaque récit qui en fait un bouc émissaire. Et encore une bataille de perdue.

Cela peut sembler incroyablement sournois. Vous pensez peut-être que ce n’est pas possible pour le commun des mortels. Les agresseurs doivent être très intelligents pour mettre en place ces tactiques. Mais cela n’est pas vrai. Ces tactiques ne vivent pas dans l’esprit conscient. Les agresseurs ne sont pas assis autour de la table de la salle à manger tous les soirs pour échafauder le coup suivant (même si certains le font). Ces tactiques se produisent à partir d’un endroit inconscient. Ils répètent les mêmes tactiques qui ont été utilisées contre eux. Il s’agit là d’un traumatisme générationnel à la base. L’intelligence cognitive requise est très faible. En général, cela ne se produit pas à cet endroit. Mais maintenant, nous pouvons démêler la toile inconsciente créée dans notre esprit. Nous pouvons trouver les mines et les détruire. Nous n’avons pas à vivre éternellement avec les effets de ces tactiques de violence. Les batailles sont terminées. Nous pouvons remporter cette guerre.

Traduction de courtoisie depuis Beating Trauma

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Un commentaire

  1. Encore un témoignage extrêmement juste. Merci. Comment ne pas croire qu’on est fou quand on prend conscience de tout cela, seul contre tte la famille ? Comment ne pas reproduire ? Comment s’aimer après tout cela ?

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